Les jésuites à Cayenne

Page 70

5o

LES JÉSUITES A

CAYENNE

« E n ce m o m e n t , j'ai plus de cent malades ; c'est presque la moitié de la population dont se compose la petite colonie de la Montagne-d'Argent. Il est vrai que la plupart sont hors de danger et entrent en convalescence. Mais ils sont trop faibles pour travailler et même pour assister aux offices ; en sorte que je n'ai que quelques noirs pour assister à la messe et aux vêpres. C'est à peine si je puis trouver un servant de messe. Je n'ai, comme vous le voyez, q u ' u n e poignée de paroissiens en ce m o m e n t , et pourtant je ne sais où les conduire le dimanche. Il n'y a aucun endroit convenable pour les offices. C'est un grenier qui me sert d'église, et je vais être obligé, pour la troisième fois, de transporter ailleurs mon autel, dans un endroit moins propre encore aux cérémonies religieuses. P e n d a n t la semaine, pas de difficulté; je dis la messe dans ma chambre, sur un meuble de sacristie. » Cependant le P . H u s , moins de trois mois après son départ, revenait, dans les premiers jours de février, sur le Caméléon, qui portait à son bord le nouveau gouverneur de la Guyane, le contre-amiral Fourichon. Ce changement de la haute administration de la colonie fut accueilli par les témoignages d'une satisfaction universelle. O n revoyait aussi avec joie le Supérieur des aumôniers ; les principaux habitants de Cayenne le reçurent à son débarquement et lui firent cortège jusqu'à sa demeure. Le I mars, le nouveau gouverneur prit en main l'administration de la colonie ; le lendemain, M. Sarda quittait Cayenne, au grand soulagement de la population tout entière. er


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.