Les jésuites à Cayenne

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§ VII

C

FIN DE LA MISSION

le P . Général de la Compagnie de Jésus, informé de l'état actuel de la mission et craignant que la présence des Pères dans ces contrées n'eût plus d'utilité sérieuse, résolut, sur un rapport que lui avait adressé le Provincial de France, de mettre fin à l'œuvre de l'aumônerie. Les huit dernières années avaient vu disparaître les uns après les autres les établissements de l'Oyapock, de la Montagne-d'Argent, de Sainte-Marie, de Saint-Augustin. Kourou, qui avait vu naguère encore de belles plantations, redevenait triste. Le Maroni, autrefois florissant, ne comptait plus que deux églises. Aux Iles du Salut, où il y avait eu jusqu'à dix sept cents catholiques, on en comptait deux cent cinquante à peine. La Compagnie devait fournir de six à huit prêtres et huit frères pour deux mille catholiques au plus, répartis en six pénitenciers. Le Général des Jésuites crut que les Pères pourraient être employés plus utilement ailleurs. Aussi le 31 janvier 1873, il envoyait au Supérieur des aumôniers l'ordre de quitter la Guyane avec tous ses compagnons, quand il croirait le m o m e n t opportun. EPENDANT

O n entama des négociations avec les Pères du S. C œ u r de M a r i e ; après plus d'une année de pourparlers, on finit par s'entendre, et les Jésuites remirent entre les mains des Pères du Saint-Esprit les œuvres et les établissements qu'ils avaient fondés en G u y a n e ; puis ils se disposèrent à rentrer en France ; mais tous ne devaient pas revoir la patrie. Dieu voulut encore une victime: ce fut le P . Demangin, l'ami et le compagnon du Père Gaudré.


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