Les jésuites à Cayenne

Page 243

§ III LA CRIQUE SPARWINE

L

(Octobre-Novembre 1866)

avait décidé l'exploitation en grand de la forêt du Maroni pour le service de la marine ou des chemins de fer. O n tira de Saint-Louis tout le personnel libre et transporté pour l'établir en amont du fleuve, au-dessus de Saint-Jean, sur les bords de la crique Sparwine, distante de Saint-Laurent de près de huit lieues, et assez rapprochée du Saut Armina. Près de trois cents travailleurs furent mis à cette besogne, distribués en trois chantiers, dont Sparwine formait le centre. Là résidait l'administration ; et plus tard quand on donna à cette population quasi nomade un aumônier, c'est à Sparwine qu'il établit sa demeure. C'était le P . Jardinier. C o m m e il n'y avait encore ni presbytère, ni église, il dut partager le carbet et la table des officiers: il vécut ainsi à la gamelle, comme il disait joyeusement, pendant trois mois, après lesquels il trouva un abri dans la sacristie, partagée en deux; il était tout heureux de vivre sous le même toit que son divin maître. 'ADMINISTRATION

Alors commença pour lui une existence plus rude que celle des missionnaires dans les pays les plus abandonnés. Nulle difficulté, nulle privation ne pouvaient ralentir son zèle: chaque jour, qu'il pleuve ou qu'un soleil de feu darde ses rayons, il est en course pour visiter ses chers bûcherons, les consoler, les égayer même


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.