Les jésuites à Cayenne

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LES JÉSUITES A CAYENNE

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tenait avec eux, les consolait et leur distribuait des livres de lecture. Il renouvelait ces visites une ou deux fois la semaine. Celui des Pères qui se dévoua le plus à cette oeuvre, fut le P . D e m a n g i n ; mais cela ne suffisait point à son zèle ardent, et il s'appliqua sans relâche au ministère de la confession et de la prédication, à la cathédrale et dans les chapelles des communautés religieuses. Outre les pontons, les aumôniers avaient encore à s'occuper des ouvriers qui exploitaient le Grand Bois. Plus de cent h o m m e s étaient réunis dans le chantier de l'Orapu, un des affluents de la C o m t é : un Père les visitait de temps en temps, et vers les fêtes de Pâques il passait quelques jours au milieu d'eux pour leur permettre de remplir leur devoir. Un autre chantier avait été établi sur la plage du Kourou, dans le voisinage des Iles du Salut. O n y avait rassemblé plusieurs centaines d'hommes, en cours de punition : ils furent parqués d'abord sur le ponton le Castor, mais un jour, comme le raconte joyeusement le P . Girre, « le vieux navire eut la fantaisie de se plonger dans la mer jusque par-dessus la tête, de boire un bon coup et de s'ensevelir en grande partie sous la vase; force fut à tout le monde de l'abandonner à ses mauvais instincts »; on le remplaça par le pénitencier de terre, qui prit le nom des Roches, dont il est entouré. 1

Dans les savanes environnantes, on établit des hattiers ou bouviers pour la garde et l'élevage des troupeaux. Ce fut le chantier de Passoura. P u i s , dans la forêt, en remontant le fleuve de plusieurs lieues, s'échelonnèrent les uns au-dessus des autres plusieurs chantiers, dont le principal et le plus éloigné fut le chantier des Trois Carbets; il contenait plus de cent hommes. Enfin sur 1

Lettre du mois d'avril 1865.


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