C H A P I T R E VIII
JOURS MEILLEURS —
ORGANISATION DE LA COLONIE
PÉNITENTIAIRE
A
u sortir de la rude épreuve qu'elle venait de traverser, la colonie de Saint-Laurent prit de rapides développements. Le commandant Mélinon, revenu de France après le rétablissement de sa santé (15 mars 1861), put constater avec satisfaction de réels p r o g r è s ; m u n i s des encouragements et des autorisations du ministère de Paris, il se remit à l'œuvre avec ardeur et travailla sans relâche, de concert avec les aumôniers, au bien-être physique et moral des transportés. Des jours prospères se levaient pour la colonie: « U n e fois à Saint-Laurent, écrit un des aumôniers, les hommes y trouvent plus de liberté, une discipline plus paternelle : les châtiments humiliants sont inconnus ici; ceux qui se conduisent mal sont renvoyés dans les autres pénitenciers, et c'est bien la plus grande punition qu'on puisse leur infliger. Les exercices religieux sont plus honorés et un peu plus m u l t i p l i é s ; l'atmosphère, en un mot, est plus chrétienne. L ' h o m m e qui a vraiment de bons sentiments, si ses passions ne sont pas trop indomp1
1
Lettre du P. Nicou, le 2 0 juillet1860.