C H A P I T R E VII
L'ÉPIDÉMIE
A
SAINT-LAURENT
PÉNITENCIER
—
— P.
CONVERSION
DU
NICOU
L
A main de Dieu est sur nous, écrit le 7 janvier 1860 l'aumônier de Saint-Laurent; notre beau pénitencier présente en ce moment les scènes de désolation qui nous avaient été épargnées jusqu'ici.» A la suite de l'encombrement d'hommes envoyés au Maroni après la suppression de Sainte-Marie de la Comté, les constructions provisoires de la colonie étaient devenues insuffisantes; les malades furent entassés dans les salles trop étroites de l'hôpital; pour faire place à de nouvelles victimes, les convalescents étaient obligés de sortir avant leur complète guérison: cela fit prendre aux fièvres ordinaires du pays le caractère d'une épidémie, qui, pendant huit mois, sévit avec une violence inouïe. Des trente-six femmes nouvellement arrivées de France, seize tombèrent victimes du fléau. « Pendant le mois de décembre, écrit le P . Nicou, nous avons compté vingt-huit m o r t s ; janvier commence à peine, et nous sommes au huitième décès. Le chiffre des malades est énorme, toutes les salles regorgent, et si Dieu continue