Les jésuites à Cayenne

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CHAPITRE III — L'AMIRAL BAUDIN

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écrivait à son Supérieur de P a r i s : « M. le gouverneur est vraiment plein de bienveillance pour la religion et pour n o u s . Il vient d'ordonner à tous les commandants d'assister, à son exemple, à la messe du dimanche et de ne plus faire donner la bastonnade aux transportés, à moins d'évasion. C'est une sage mesure. Il a renvoyé en France les officiers et les surveillants qui s'étaient montrés hostiles à la religion; partout il fait respecter les aumôniers et a blâmé sévèrement ceux qui les entravent dans leur ministère. » Il voulait faire plus e n c o r e : il écrivit au Provincial de F r a n c e , le conjurant de vouloir bien confier à ses Pères la direction du Collège de Cayenne. Cette démarche ne put aboutir, au grand regret de l'amiral ; le Supérieur de Paris n'était pas en mesure d'accepter sa proposition. Le fléau avait fait de grands vides parmi les transportés comme parmi les aumôniers : l'effectif de la population des pénitenciers était réduit à 36oo hommes. Depuis 1852, 8000 condamnés avaient été amenés dans la colonie ; en moins de cinq ans, 4000 avaient péri ! Bientôt de nouvelles recrues arrivèrent de France ; un premier transport, qui parut dans le courant de l'année 1857, apporta 5oo h o m m e s ; il fut suivi d'un second avec le même n o m b r e de transportés. Avec eux débarquait à Cayenne le P . Bertrand et un peu plus tard les P P . Garnier, Jardinier et Bonamy, avec les F F . coadjuteurs Caspar et Carité. Le P . Jardinier fut chargé du pénitencier de l'Ilet-laMère et les deux autres Pères remplacèrent les aumôniers de la Comté. Les pénitenciers allaient entrer dans une voie nouvelle : d'accord avec le Supérieur des aumôniers, le gouverneur fit paraître une série de circulaires adressées 1

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L e t t r e du 20 m a r s 1856.


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