Les jésuites à Cayenne

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LES JÉSUITES A

CAYENNE

Lui-même demanda à recevoir les sacrements et voulut obtenir publiquement le pardon de ses mauvais exemples ! » Telles étaient au m o m e n t de la mort les consolantes dispositions de ces âmes naguère encore flétries par le vice. Pendant les dix-huit mois de sa durée, le fléau fit environ deux mille victimes: c'était le tiers de la population des pénitenciers ! Mais la miséricorde divine n'avait frappé si fort que pour pardonner avec plus de libéralité et peupler le ciel de nombreux élus, tirés des profondeurs du bagne ! Vers la fin de l'année 1856, la fièvre jaune diminua partout et finit par disparaître. Il était t e m p s , car la Guyane française allait rapidement devenir un désert, si l'épidémie avait continué de sévir avec une telle intensité. Deux autres Pères m o u r u r e n t encore de la fièvre jaune, mais deux années plus tard. Nous croyons devoir les mentionner ici parmi les victimes du fléau. Ce furent les P P . Florent Ringot et Laurent Postel. Le premier, frère du P . Louis Ringot que nos lecteurs ont appris à connaître, succomba à l'Ile Royale, le 19 décembre 1858. Le P . Postel m o u r u t à Cayenne, le 21 décembre de la même année. Il était arrivé de France depuis quelques jours seulement ; il ne vint en Guyane que pour y mourir. Durant cette épidémie, la Compagnie de Jésus perdit donc sept Pères et trois Frères. Beaucoup d'autres furent frappés, mais ils se rétablirent plus ou moins complètement. O n nous saura gré de réunir ici les noms de ces nobles martyrs de la charité. Ce furent : Le F . Antoine Barbieux, mort à Cayenne, le 24 juillet 1855. Le P . Xavier Raulin, mort à Sainte-Marie, le 28 juillet 1855.


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