Banque de la Guyane française : lois, statuts et documents divers

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depuis longtemps anéanti, il faut qu'elles réussissent et prospèrent. Pour cela, il est non-seulemént nécessaire qu'elles soient conduites avec une extrême prudence, qu'elles soient sévèrement maintenues dans les limites de leur constitution ; mais il faut encore que les opérations qui leur sont permises ne soient pas de nature, par les risques qu'elles font courir et par la durée du temps pendant lequel elles engagent les capitaux, à compromettre leur avenir. Les attributions ordinaires d'une banque d'escompte manqueraient d'aliment sur des points où les affaires commerciales et le mouvement des effets de commerce sont aussi peu développés que dans nos colonies ; c'est donc par des opérations différentes de celles qui sont permises aux banques en Europe qu'il faut chercher à rendre l'institution aussi utile que possible. On ne peut, d'un autre côté, perdre de vue l'origine du capital attribué aux banques. L'indemnité représente la valeur des noirs qui, attachés aux plantations, travaillaient comme cultivateurs, et le fonds des banques est en réalité fourni par l'agriculture coloniale ; c'est en même temps le travail agricole qu'elles ont surtout pour but de relever. Les prêts hypothécaires étant dangereux comme immobilisant les capitaux, on a dû chercher à aider l'agriculture en facilitant l'écoulement de ses produits ; de là les dispositions introduites dans les statuts envoyés à l'examen du conseil d'État, pour permettre les prêts sur récolte future et frais de faisance-valoir, les prêts sur dépôts de marchandises, les prêts sur connaissements, les avances sur consignation. Il y aurait eu toutefois danger évident à sanctionner, dans la forme d'abord présentée, de semblables mesures. Les termes de récoltes futures, de faisance-valoir, de frais


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