Banque de la Guyane française : lois, statuts et documents divers

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Avec cette ressource, une banque d'Europe pourrait faire, sans doute, une masse d'affaires plus considérable que celle dont il vient d'être parlé ; mais il ne faut pas oublier que les Banques coloniales seront obligées de faire des crédits beaucoup plus longs que ne les consentent les établissements analogues dans la métropole. Au lieu donc de rentrer six ou huit fois par an, comme le capital émis par la Banque de France, qui prête à quarante-cinq jours en moyenne, le capital émis par une banque coloniale, tenue par la force des choses d'escompter à beaucoup plus longs jours, ne rentrera que trois, ou tout au plus quatre fois par an. Un capital • primitif et effectif de 3 millions n'aura donc, tout l'annonce, rien d'exagéré. Indépendamment de ce qui vient d'être exposé, deux considérations ont décidé votre Commission à s'arrêter à cette fixation : La première, c'est que, de tous les intérêts engagés dans la question, celui des indemnitaires est le seul qui, dans le but d'élever le chiffre actuellement disponible de l'indemnité, réclame dans le sens de la restriction du capital des banques. Or, il est manifeste que, si le capital de 3 millions est nécessaire, cette réclamation est contraire à l'intérêt général. Que s'il arrivait, au contraire, que ce capital se trouvât supérieur aux besoins, les banques en seraient quittes pour ne pas aliéner la totalité de leurs rentes. Les actions représenteraient, à vrai dire, en ce cas, des rentes à concurrence d'une partie de leur valeur, et la situation des indemnitaires ne recevrait aucune fâcheuse altération, puisqu'ils pourraient vendre, sous forme d'actions, une quotité de rentes égale à celle qu'il pourrait être légitimement possible de leur délivrer aujourd'hui.


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