Banque de la Guyane française : lois, statuts et documents divers

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esprits. Mais, pour la v a i n c r e , il faut le concours de plusieurs éléments au nombre desquels vient se placer la faiblesse des coupures du papier de circulation. Il est certain, en effet, qu'il en est du papier comme d'une espèce monétaire, c'est-à-dire que, plus la valeur qu'il représente est faible, moins, dans les transactions ordinaires de la vie, on éprouve la nécessité de le changer ; en un mot, on trouvera beaucoup plus fréquemment l'occasion de faire circuler intégralement un billet de 5 francs qu'un billet de 500 francs. Cela étant, plus seront inférieures les coupures des banques coloniales, moins elles se présenteront au remboursement. On objectera qu'en pénétrant, ainsi jusqu'aux entrailles de la circulation la plus usuelle ce papier va concourir à accélérer cette fuite de numéraire dont on se plaint aux colonies. Ce résultat n'est pas à redouter. Il se produirait sans doute si l'on devait introduire dans chaque colonie une masse de papier exactement proportionnée aux besoins ordinaires de sa circulation, et surtout si le papier n'était pas remboursable à volonté. Mais il ne s'agit point de cela ; il s'agit seulement de venir en aide à cette circulation et d ' e n . combler le déficit. Contenu par le remboursement facultatif, le petit papier ne viendra pas se substituer à ce qui existe d'espèces ; il viendra se poser en quelque sorte parallèlement à elles, et occuper la place qu'elles ne peuvent suffire à remplir. Il est à remarquer, de plus, que les espèces formant la circulation des colonies sont, en fait de monnaie étrangère, les quadruples espagnols et leurs fractions, et, en fait de monnaie française, les fractions de la pièce de 5 francs. Or, ces espèces restent dans la circulation, parce qu'on n'a pas


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