Manuel pratique du planteur de canne à sucre

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CONSIDERES CHIMIQUEMENT.

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En Angleterre, on donne par acre de 20 à 40 buschels d'os broyés (de 17

hectol.

50 à 35 hectolitres par h e c t a r e ) ,

et il faut un certain discernement pour déterminer dans quel genre de sol cet engrais produira son effet utile. On ne doit pas oublier que les os broyés sont utiles aux champs de cannes, là seulement où il y a déficit de p h o s phates , sans lesquels la plante ne peut croître. B e a u coup d'os tout à fait secs n'en contiennent pas moins une quantité considérable de matière animale qu'ils perdent lorsqu'on les fait bouillir avant de les broyer, selon le procédé fort usité en Angletere, pour les livrer en poudre aux usages agricoles. La presque totalité des os broyés pour engrais qu'on expédie aux Indes occidentales a été ainsi cuite préalablement et a par conséquent perdu tout ce qu'elle contenait de matière animale. Selon Liebig, 100 parties d'os secs contiennent de 32 à 33 pour 100 de gélatine sèche, supposée contenir la même proportion d'azote que la glu animale, soit 5, 28 pour cent; d'où il suit que 100 parties d'os peuvent être considérées sous ce rapport comme l'équivalent de 250 parties d'urine humaine. » Ainsi nous voyons que les os frais contiennent de grandes quantités d'azote qui, lorsque les os se décomposent dans le sol, se convertit en carbonate d'ammoniaque et en autres sels ammoniacaux ; de sorte que la canne à sucre fumée avec cet engrais est puissamment influencée, non-seulement par les phosphates des os, mais aussi par leur azote. Il est donc très nécessaire de distinguer avec attention les os qui, par la cuisson, ont perdu toute leur matière animale, et les os frais qui renferment encore une source d'azote. Les os b r û lés jusqu'à l'incinération ont perdu leur gélatine et sont devenus des sels terreux qui ont cependant la propriété


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