Manuel pratique du planteur de canne à sucre

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CONSIDÉRÉS CHIMIQUEMENT.

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ficiellement à la plus rapide conversion de ces déjections en humus ; c'est ce qu'on fait en retournant fréquemment le sol avec la houe ou la charrue, ce qui expose les déjections des plantes à l'action de l'atmosphère, et aussi en i r riguant le sol avec de l'eau de rivière. On sait que l'eau des rivières et les diverses eaux courantes contiennent en solution de l'oxygène qui opère la rapide et complète décomposition des matières excrémentitielles contenues dans le sol où cette eau pénètre. (Liebig. ) J'ai commencé à aborder les engrais, en traitant ce qui me paraît être la clef du système exigé par la culture de la canne à sucre. Je voudrais pouvoir rendre évident ce simple fait que, par le secours des labours fréquents, la canne peut se fournir complétement à elle-même son propre engrais, et que, là où l'on y ajoute l'irrigation, la fertilité du sol peut en être augmentée. Avant tout, remarquons que, dans ce cas, nous ne p r e nons à la terre que le j u s de la canne, tout le reste lui étant immédiatement restitué. Pour compenser même cette perte, il nous faut rendre au sol toutes les cendres, soit de bois, soit de houillle, provenant de nos foyers, aussi bien que les résidus de la cuisson du sucre et de la distillation du rhum, et, au besoin, quelque portion du fumier de nos bestiaux. Avant d'aller plus loin, ce compte ouvert entre le planteur et sa terre demande à être examiné à fond; j e pense qu'il résultera de ce compte que la terre n'a réellement à supporter aucun dommage. Constatons d'abord ce que nous enlevons au sol quand nous en obtenons une récolte de 5,600 livres de sucre (2,350 kilogrammes) et la proportion ordinaire de rhum. L e sucre pur est composé de carbone, d'hydrogène et d'oxy-


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