Manuel pratique du planteur de canne à sucre

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MODE DE CULTURE

Pour que les économies soient sérieuses, elles doivent porter sur l'appropriation de chaque partie, afin d'assurer la marche facile de l'ensemble ; ainsi une plantation de cannes à sucre doit fonctionner aussi régulièrement, aussi aisément qu'une pièce de mécanique bien construite. Nous prendrons bientôt l'habitude de juger de la capacité d'un planteur d'après la constance des quantités et de la qualité du sucre produit par les terres qu'il cultive chaque année, et par le chiffre des dépenses qui auront été faites pour obtenir cette production. Nous nous affranchirons de l'idée fausse qu'une terre puisse finir par s'épuiser, lorsqu'elle est convenablement exploitée ; cette excuse ne servira plus au gérant responsable d'une plantation contre les revers qui résulteront de l'exercice de sa profession

nous ne verrons plus alors le

planteur essayer de cultiver plus de terres qu'il n'en peut exploiter dans les meilleures conditions. Si une acre de t e r r e peut donner 2 ou 3 tonnes de bon sucre marchand, l'on ne souffrira aucune des fautes ou des désordres qui peuvent affaiblir ce rendement annuel. Il est beaucoup plus économique et moins pénible sous tous les rapports de cultiver 100 acres de terre (40 hectares) assez soigneusement pour en obtenir une moyenne annuelle de 250 tonnes de sucre, que d'obtenir le même produit par la culture de 250 acres ( 100 hectares). On ne s'en formerait pas une juste idée si l'on en jugeait seulement par les efforts que fait le planteur pour avoir à montrer une grande étendue de terre cultivée. Il faut le voir courant d'un champ de cannes à l'autre, faisant donner quelques miettes de fumier à celui-ci, un binage à celui-là, un semblant dérisoire de sarclage et d'éclaircissement des feuilles à un troi-


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