Manuel pratique du planteur de canne à sucre

Page 243

DE LA CANNE.

225

cultivateurs bengalais, et essayer de les dompter, s'il y peut réussir. J e connais les difficultés que ces préjugés lui opposent à chaque pas ; mais je sais aussi qu'en s'y prenant adroitement, on finit par faire bien des choses qui, au premier aspect, semblaient impossibles. J e pense qu'il serait fort utile de stimuler leur activité en leur assignant une part dans les résultats de la culture, au lieu de les r é duire aux gages les plus minimes pour lesquels il soit possible à des hommes de travailler. Je dois rapporter ici l'application habituelle de la maind'œuvre, telle qu'elle se pratique dans les plantations de canne à sucre au Bengale, et faire voir les avantages comparatifs des deux genres de culture dont l'une se nomme ryote, et l'autre neez.

§ 39. — Culture ryote ou

assameewar.

On entend par culture ryote ou assameewar,

celle qui

se fait à l'entreprise par des assames ou ryots

(paysans

indous) ; elle est fort en usage dans les plantations du Bengale où l'on cultive l'indigo et la canne à sucre. Quelquefois la terre appartient au ryot lui-même, ou bien elle lui est fournie par l'Européen qui le fait travailler. Dans un cas comme dans l'autre, le planteur fait au ryot l'avance de l'argent nécessaire pour acheter des boutures de cannes ; de temps en temps, il lui avance en outre quelques roupies pour vivre jusqu'à ce que les cannes à sucre soient bonnes à récolter. Les arrangements pris entre le planteur et le ryot sont très variables ; ils ont néanmoins u n caractère commun, résultant de l'estimation par arbitres de la valeur des cannes. P a r exemple, quand les cannes sont mûres, le ryot 15


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.