Manuel pratique du planteur de canne à sucre

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MODE DE CULTURE

dans l'Inde, à ma connaissance. Il est rare que les éléphants se hasardent à franchir cet obstacle, surtout si l'on y ajoute un fossé de défense expresse contre eux, autour de l'enclos, ce qui ne sera pas une dépense, la terre prise dans ce fossé servant à construire la digue. Quant à l'établissement d'un bon système de fumure et d'irrigation, rien n'est à la fois plus nécessaire et plus facile. J e me figure que, dans ces derniers temps, les planteurs des Indes orientales auront reconnu que le sol du Bengale n'est pas d'une fertilité telle qu'il puisse donner d'abondantes récoltes sans engrais ; s'ils ont heureusement renoncé à cet égard à leurs vieilles idées, rien ne doit plus les empêcher d'adopter un système rationnel de fumure. Bien que le mode d'irrigation des terres pratiqué par les Bengalais soit dans un certain sens à assez bon marché, je n'ai pas besoin de dire qu'il paraît également embarrassant et dispendieux, lorsqu'on le compare avec ce qu'on peut attendre de l'emploi des machines européennes. Ces deux points seront discutés plus à fond lorsque j e traiterai des engrais et des irrigations en particulier. Parmi les diverses variétés de cannes énumérées dans la première partie de cet ouvrage, le planteur peut sans difficulté choisir les mieux appropriées à la culture dans l'Inde. Le jardin botanique de la Compagnie des Indes à Calcutta les réunit presque toutes ; on peut se les procurer en s'adressant à cet établissement. Les cannes d'Otahiti et de Salangore, ainsi que la canne de la Chine, semblent les meilleures pour les plantations au Bengale ; il ne faut que prendre les soins nécessaires pour en obtenir le rendement élevé en sucre des cannes de premier choix. Le planteur doit étudier les habitudes et les préjugés des


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