Manuel pratique du planteur de canne à sucre

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MODE DE CULTURE

environ. Il n'a plus dès lors à s'en occuper, et reçoit par orlong le prix convenu, qui varie en général de 20 à 25 dollars. Quand les cannes ont besoin d'être sarclées, etc., la même pièce de cannes est donnée de nouveau à l'entreprise, souvent au même entrepreneur, qui doit sarcler, butter deux fois, éclaircir les cannes et en prendre soin j u s q u ' à leur parfaite maturité, puis les couper, les lier en bottes et les déposer le long d'un chemin, au prix de 25 à 35 dollars par orlong. Quelques planteurs ont même essayé de ce dernier genre de contrat partiellement ; ils ont donné sur certaines pièces de terre le sarclage, le buttage, l'éclaircissement et la récolte des cannes à des spéculateurs différents, à mesure que ces diverses opérations devenaient nécessaires ; mais je ne crois pas que ce mode d'entreprise ait donné au planteur des résultats avantageux. P a r t o u t où l'intérêt de l'entrepreneur de culture n'estpas directement engagé, le planteur n'est nullement assuré de sa coopération intelligente ; il manque à cette association cet intérêt si nécessaire à son succès, qui délivre l'esprit du planteur de tant d'inquiétudes, toute association devant être créée par une communauté d'intérêts, de risques et d'espérances de bénéfice. Ainsi l'entrepreneur termine sa tâche, et ses gens quittent le champ de cannes ; il leur est parfaitement indifférent qu'une heure après, la récolte soit détruite par le feu, mangée par les éléphants sauvages, volée p a r des maraudeurs, ou endommagée de toute autre manière. Enfin, s'il leur arrive de voir couper et emporter des bottes de cannes à sucre, ils ne se regarderont pas comme obligés à remplir les fonctions d'agents de police, et à avertir le propriéraire du champ


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