Manuel pratique du planteur de canne à sucre

Page 177

DE LA CANNE.

159

de la traversée d'Amoy à la Jamaïque, en passant par le détroit de la Sonde et le cap de Bonne-Espérance; les plus longues traversées ne durent pas au delà de cent trentecinq jours. Mais les navires qui feraient ce trajet pourraient profiter de divers avantages qui ne se rencontrent point actuellement sur la route de Panama ; ces avantages consistent dans la facilité de prendre, outre les émigrants, des cargaisons de marchandises pour les Indes occidentales. La Chine produit, sans aucun doute, un grand nombre d'articles dont on pourra composer des cargaisons très lucratives pour les Indes occidentales, une fois que les communications directes seront bien établies. Mais, à part ces articles, on sait qu'on peut acheter à Lembock, à Sourabaya, à Samarang, du riz en quantité très considérable, au prix de 3 livres sterling 10 schellings à 4 livres sterling les 1,000 kilogrammes (87 fr. 50 c. à 100 francs). Ce riz, transporté aux Indes occidentales, peut toujours y être vendu avec un bénéfice important, les frais de transport étant couverts. U n navire de 500 tonneaux peut donc partir d'Amoy avec trois cents émigrants, faire voile pour Lembock, y compléter son chargement avec 400 tonnes de riz, et repartir pour le cap de Bonne-Espérance, le tout sans se détourner de sa route directe, et sans ajouter à la durée de son voyage plus de deux ou trois jours. Il est aussi probable que les vaisseaux Américains, dans leur trajet de la Chine aux États-Unis, prendraient volontiers cent ou deux cents émigrants chinois, outre leur cargaison, pour les débarquer, chemin faisant, aux Indes occidentales. Bref, on devrait faciliter par tous les moyens possibles l'émigration chinoise ; tout vaisseau en bon état devrait être admis à y prendre part.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.