Manuel pratique du planteur de canne à sucre

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MODE DE CULTURE

navires étrangers ; on sait, en effet, que plusieurs nations étrangères naviguent à moins de frais que les navires de la Grande-Bretagne. Commençons par les navires britanniques ; nous trouvons que ceux de 500 tonneaux naviguent à meilleur marché que ceux de 300 tonneaux, et qu'en outre ils conviennent mieux pour la destination spéciale qui nous occupe. Un navire de 500 tonneaux peut embarquer à l'aise 350 émigrants avec leurs effets et leurs provisions, et recevoir encore 300 à 400 tonneaux de marchandises, si l'occasion s'en présente. E n admettant que chaque voyage dure six mois, un navire en fera deux par a n ; il transportera par conséquent 700 émigrants, pour lesquels, sur le pied de 8 livres sterling chacun (200 fr.), il aura reçu 5,600 livres sterling (140,000 francs). Si l'on déduit pour les provisions 700 livres sterling (17,500 fr.), il reste pour le compte du navire 4,900 livres sterling (122,500 francs), soit environ par mois 408 livres sterling 6 schellings et 8 deniers (10,208 fr. 33 c.). Il reste à savoir si, moyennant cette somme, les navires britanniques peuvent naviguer avec profit; sinon, s'il y a moyen d'embarquer, outre les émigrants, des marchandises quelconques de la Chine pour les îles Sandwich et Panama, ou de Panama et des îles Sandwich pour la Chine, et si le prix de ce fret additionnel peut suffire pour rendre cette navigation suffisamment profitable. Quelques armateurs n'évaluent pas les frais de leurs navires à la mer à moins de 20 schellings par tonneau par mois (25 francs), ce qui porte le prix de la navigation d'un navire de 500 tonneaux à la somme énorme de 6,000 livres sterling (150,000 francs) ; ce taux semble fort exagéré. En calculant d'après les bases ordinaires, il est difficile, à moins d'être armateur, d'arriver


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