DE LA CANNE.
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du planteur. Sous tous les rapports, l'engagement
des
Chinois mariés doit être semblable à celui des Chinois célibataires. Les femmes engagées ne devront pas être trop chargées de travail pour l'exploitation en raison de leurs gages ; elles seront beaucoup mieux employées à la cuisine et à d'autres travaux domestiques devant contribuer au bien-être
de
leurs compatriotes. Je ne puis penser que le planteur soit assez aveugle sur ses propres intérêts, pour reculer devant la dépense de la moitié des frais du passage des femmes chinoises ; car, d'une part, il peut compter sur le remboursement exact de la moitié ; de l'autre, la moitié à sa charge n'est rien pour lui, s'il la compare à la stabilité qu'il donne à son exploitation en y attachant des familles d'émigrants chinois. Mais il est inutile d'insister sur ce point; car j e suis pleinement convaincu que tout planteur serait on ne peut plus empressé de profiter des avantages résultant de l'établissement de ces familles sur sa plantation. Quant aux désordres de mœurs des femmes chinoises avec les émigrants, ils ne devraient jamais exister, et j e suis certain qu'en fait, ils auraient lieu très rarement, pourvu qu'on eût soin que les femmes chinoises fussent
légitimement
mariées selon la coutume de leur pays, ce qui serait accepté avec bonheur des hommes comme des femmes. Une fois mariées, les désordres ne seront plus à craindre, du moins ils ne le seront pas plus que parmi toute autre population ; je suis même porté à croire qu'ils seraient beaucoup moins fréquents. A l'époque de l'émancipation, la population nègre de la Jamaïque comprenait un peu plus de 300,000 individus,