Essai sur la question coloniale à la Guyane française

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— 58 — plétement distincte; c'est une société à part. Comme au Paraguay, c'est un ordre religieux qui la dirige. La seule différence, c'est qu'à Mana ce sont des femmes qui gouvernent. Je ne sais pas ce qu'elles y font; mais je doute qu'elles puissent nous offrir un modèle à suivre, en fait de colonisation; et à coup sûr elles n'ont pas obtenu les résultats du docteur Francia. Pendant la guerre et sous les Portugais, le système colonial était endormi; mais à partir de 1817, il parut naître à une vie nouvelle, et il sembla que la Guyane avait honte de son passé. Une activité extraordinaire se manifesta partout. Mais ce mouvement fut surtout remarquable de 1824 à 1830. Dans cet intervalle, on vit s'élever sur les rives d'Approuague, de Kaw, de Mahury, et sur les bords de la mer, à Macouria, d'importantes usines pour la culture de la canne à sucre, du roucou et du coton. De toute part, on fondait de nouveaux établissements, on améliorait les anciens, et la colonie se développait sur tous les points avec une force et une vigueur peu communes. Personne, à cette époque, ne doutait de son avenir. Mais, hélas ! qu'est devenu cet élan, cet essor ! Qu'est devenue cette foi !


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