Essai sur la question coloniale à la Guyane française

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main ferme qui le dirige. Si on ne peut reprocher au pouvoir de donner une impulsion violente, on peut lui reprocher, avec raison, de se laisser aller trop facilement au courant, sans chercher à le maîtriser et à le maintenir dans de justes limites; on peut lui reprocher d'abandonner la direction, de faire des concessions à tout propos sans motifs sérieux ; on peut lui reprocher de ne pas savoir résister à des exigences injustes et de ne pas défendre, avec assez d'autorité et de fermeté, ses principes, sa politique, qui est, sans doute, incomplète, insuffisante vis-à-vis de la Guyane, mais qui est peut-être sage à l'égard des autres colonies1. Serions-nous abandonnés de tous, et, comme le disait dernièrement un organe de la presse, la cause coloniale serait-elle maudite? Je comprends qu'on crie anathème contre l'esclavage ; mais je ne comprends pas qu'on proscrive, Dans les colonies qui ont une population suffisante, la politique qui tendrait à émanciper partiellement et graduellement au moyen d'une loi sur le rachat forcé, surtout si cette loi présentait des garanties à la société, en imposant à celui qui voudrait s'affranchir, comme condition de rachat, le travail ou toute autre cause légitime constatée, serait, à mon sens, une politique sage et qui devrait être acceptée franchement par tous les colons amis d'un progrès réel. 1


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