Essai sur la question coloniale à la Guyane française

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cipes, leurs mœurs, leur climat, leur territoire, et en général le milieu dans lequel elles vivent? Si les colons étaient consultés et pouvaient faire prévaloir leurs convictions, ils conseilleraient de marcher par une pente douce, graduée, méthodique. Mais obligés de céder à une force extérieure, ils sont non-seulement sans puissance mais sans influence; leur voix est suspecte et n'est pas écoutée. La prépondérance est entre les mains de leurs adversaires de toute nuance, qui ont intérêt à les tuer à tout prix, et qui, maîtres de la situation, paraissent disposés à user largement de la victoire, à pousser les choses à outrance et à adopter pour devise vœ victis... point de pitié pour la race maudite des colons. Tel est, si je ne me trompe, le cri des impatients, et d'une philanthropie plus spéculative que pratique. Il faut le dire, pour être juste : ce n'est pas le gouvernement qui le premier a précipité, outre mesure, le mouvement de la réforme. Mais de quelque côté que vienne le mal, le char n'en est pas moins lancé, et il est impossible de prévoir où il nous conduira; car je le vois abandonné à lui-même, sans frein, sans guide, et sans une


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