Essai sur la question coloniale à la Guyane française

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— 9 — désirent que les mesures à prendre réalisent un bien véritable, et ne considèrent pas comme un progrès tout changement, surtout si ce changement n'est qu'un déplacement d'abus et d'influences, et si, au lieu de fortifier l'ordre social, il n'apporte avec lui que la désorganisation, l'anarchie, la cessation du travail, la ruine de tous les intérêts et l'anéantissement des colonies. Mais, dépendants par position, les colons n'ont pas la direction de leurs affaires. — Toute réforme, en effet, s'accomplit ou dans un État indépendant, existant par lui-même et dont la constitution est une et régit les diverses parties du territoire, ou dans un État dépendant, subordonné, comme le sont les colonies. Dans le premier cas, l'action de la société s'exerce sur elle-même, tandis que, dans le second, l'impulsion vient du dehors. Or, dans ces deux cas, cette action, soit du pays sur lui-même, soit de la métropole sur ses dépendances, peut être violente ou pacifique, inintelligente ou rationnelle. Faut-il brusquer le passage? faut-il imposer brutalement à la société coloniale la civilisation de la société européenne sans transition, sans ménagement, et au mépris de l'immensité qui sépare leurs prin-


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