Essai sur la question coloniale à la Guyane française

Page 189

177

cette loi, sous ce rapport même, ne me paraît pas une amélioration, mais plutôt un encouragement, une prime à toutes les mauvaises passions. Je comprendrais une loi de rachat qui attribuerait la liberté comme rémunération du travail, et qui, faisant partie d'un système complet, fournirait en même temps les moyens de remplacer les bras que l'émancipation pourrait détourner des cultures; car une pareille loi serait morale, humaine, civilisatrice; mais je ne la comprends pas autrement, et sans des conditions qui présentent des garanties à la société . 1

Que l'État se préoccupe de la transformation sociale, je le conçois : c'est une question à résoudre, et il faut en prendre son parti. Mais affranchir sans accompagner cet acte d'une mesure conservatrice, c'est compromettre le travail, désorganiser, perdre la colonie. Ce que je dis là est évident pour tous ceux qui connaissent le pays. Le gouvernement lui-même ne l'ignore pas, car il est trop bien renseigné par les statistiques de toute nature qui lui arrivent journellement, pour ne pas être parfaitement au courant de la situation. Mais s'il est inLa disposition qui assujettit l'affranchi à justifier d'un engagement de cinq ans est une disposition purement comminatoire. 1


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.