Essai sur la question coloniale à la Guyane française

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tout notre avenir à cet égard est en Afrique et dans l'Inde; et aucun motif raisonnable, légitime, ne s'oppose à ce que ces contrées nous envoient des travailleurs. Tout concourt, au contraire, à recommander l'émigration de ces pays vers nous ; le sort des populations qui y vivent et les intérêts généraux de la France le conseillent également. Quant à la France, elle a besoin de colonies parce qu'elle a besoin de marchés réservés pour l'échange de ses produits. Le moment n'est pas encore venu où elle pourra mettre en pratique le système de la liberté illimitée du commerce. Ce système, fondé en principe, vrai en lui-même, est destiné à rester longtemps encore à l'état d'idée, à l'état d'abstraction. Sans doute bien des tarifs s'amoindriront, bien des barrières

de douane

s'abaisseront devant les progrès successifs de la raison humaine; mais les faits seront toujours un obstacle à ce que le libre échange se réalise comcomme force dirigeante. A supposer qu'elle puisse jamais s'y livrer à la culture des terres, ce ne sera que lorsque sa constitution physique se sera modifiée et appropriée aux latitudes équatoriales par une résidence continue de générations successives sur le sol. Dans tous les cas, cet acclimatement ne se fera pas sans un grand sacrifice d'hommes. 11


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