Essai sur la question coloniale à la Guyane française

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— 157 — tout? A supposer que ce fût équitable, ce serait impossible, et il suffit d'énoncer cette proposition pour comprendre qu'elle est impraticable. Il est évident qu'au gouvernement seul incomberait cette charge; que le gouvernement seul devrait d'abord se rendre acquéreur de nos propriétés, pour assigner ensuite à chaque affranchi sa part contributive. Or, je le demande, qui oserait compter sur une indemnité de cette nature? Il y aurait plus que de la puérilité à supposer qu'elle fût réalisable. Cependant l'État ne peut pas sacrifier les intérêts privés impunément, et sans ébranler la base même de l'ordre social. Il y a donc nécessité de préserver ces intérêts, comme de préserver les intérêts généraux. Pour y parvenir, et pour rendre l'indemnité moins lourde, il faut amener un auxiliaire qui empêche les usines et les terres de devenir des non-valeurs : cet auxiliaire, c'est l'appel des bras et l'accroissement de la population. L'immigration, en effet, en permettant aux colons de raviver leurs ateliers, sera leur meilleure garantie contre toute lésion de la majeure partie de leurs intérêts.


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