Essai sur la question coloniale à la Guyane française

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— 156 — pour affirmer que ce n'est guère probable ; il est certain, en effet, qu'en l'état, l'abolition de l'esclavage entraînerait la désertion des ateliers et l'abandon des cultures, et que l'indemnité, pour être régulière et conforme aux principes qui nous régissent, devrait comprendre non-seulement le personnel qu'on affranchirait de toute obligation vis-à-vis de l'ancien maître, mais encore les usines et les terres qu'on rendrait improductives entre les mains du propriétaire. Croirait-on arriver à un résultat satisfaisant par le rachat forcé? Mais ce mode de rachat, étant partiel et ne portant que sur le personnel, n'attribuerait pas une indemnité entière ; il aurait, en outre, l'inconvénient, d'un côté, de déposséder successivement le colon de ses travailleurs, de diminuer graduellement ses moyens d'action et de finir par annihiler sa force productive; et, d'un autre côté, de le forcer à morceler sa fortune, à recevoir son capital fractionné, ce qui ne lui permettrait pas peut-être d'en faire un emploi utile. L'indemnité, qui n'aurait en vue que le personnel, serait donc loin d'être complète. Mais pourrait-on exiger de la masse à affranchir qu'elle rachetât le


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