Essai sur la question coloniale à la Guyane française

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vail libre. Mais si les accidents de la localité ne présentent aucun obstacle à cet égard, il n'en est pas de même de son étendue, qui, en raison de l'énorme disproportion existant entre les individus à nourrir et le territoire nourricier, est d'un grand danger pour le travail libre productif. Il serait à craindre, en effet, que la population libérée ne négligeât les grandes cultures pour ne soigner que quelques plantes alimentaires, et seulement pour satisfaire à ses premiers besoins, ce qui serait sans utilité pour la métropole ; ou qu'elle ne s'abandonnât à la vie indienne, ce qui serait préjudiciable à tous les intérêts, à quelque point de vue qu'on envisage la question. Comment obvier à cet inconvénient? à défaut d'une population suffisante qui soit dans la nécessité de cultiver pour vivre et de se porter indistinctement sur toutes les parties exploitables, il faut pousser les affranchis sur des points déterminés, ne leur accorder de concessions, à titre gratuit ou onéreux, que sur ces points, et les forcer ainsi à se grouper pour se développer à partir d'un centre donné. C'est là le moyen qu'il faut employer, si on veut arrêter le vagabondage, le dévergondage de la dispersion, et s'il n'est pas


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