Essai sur la question coloniale à la Guyane française

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— 142 — ment le cultivateur avec le sol, auquel il aurait été attaché pendant longtemps, qu'il est probable qu'il ne le quitterait pas le jour où la faculté lui en serait laissée. Pendant cette période d'initiation à une vie nouvelle, le service obligatoire serait maintenu, en principe, comme une nécessité. Mais nous aurons à examiner, en parlant de l'immigration, s'il ne serait pas possible de faire marcher de front la réforme sociale et la réforme agricole et d'abréger à ce point l'esclavage qu'en fait il n'existât réellement pas pour les individus. Terres hautes. — L'habitant des terres basses, placé sur un fonds qui manque sous ses pieds, humide, marécageux, exhalant des miasmes pestilentiels, ayant besoin d'affermir le sol, de se garantir des eaux, d'éloigner les germes malsains, de rendre sa demeure habitable, de la disposer de manière à s'y plaire, et de se placer enfin de manière à se sentir porté spontanément au travail, doit entreprendre sur une vaste échelle des travaux immenses de dessèchement, d'endiguement, d'écluses, et, pour cela, il lui faut de grands capitaux et un concours nombreux d'ouvriers,


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