Essai sur la question coloniale à la Guyane française

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— 138 — basses, tant qu'ils ne sont pas étendus sur une assez vaste échelle pour bien constituer l'exploitation, sont trop pénibles, offrent trop d'inconvénients pour que l'homme libre, maître absolu de ses actions, les entreprenne et s'y livre volontiers, quels que soient les avantages qu'ils lui procurent pour son travail ; la répugnance est d'autant plus forte que le noyau primitif n'est pas formé ou est moins développé. Aussi, si l'émanciption était proclamée, aujourd'hui, sans condition, il n'est pas un seul esclave qui consentît, de son propre mouvement, à continuer ses services sur ces terres. Tout concourt à la Guyane à pousser à cet abandon et à le faciliter : l'isolement des établissements, le milieu dans lequel ils se trouvent placés, l'absence dans les quartiers de toute agglomération d'individus, le désir de se rapprocher des centres de population, la proximité des terres hautes de la ville de Cayenne, la préférence pour ces terres qui, sans présenter les inconvénients des terres basses, offrent toute facilité pour suffire aux premiers besoins, sont autant de circonstances qui éloigneraient l'affranchi des grandes cultures. Aussi, si la proximité des terres hautes et leur


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