Essai sur la question coloniale à la Guyane française

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— 121 — sur une table rase, nous pourrions nous mouvoir en toute liberté, et mettre chaque chose à sa place ; mais un édifice existe, et, dans cette rénovation, il est impossible de ne pas tenir, jusqu'à un certain point, compte de ce qui est. Nous ne pouvons oublier, en effet, que les hommes ne sont pas des abstractions ; que l'on n'applique pas les théories pures sur les terrains déjà occupés; qu'en tout il faut combiner dans une juste mesure la spéculation et les faits; que, même pour un grand bien, pour un bien général et d'avenir, il faut ménager, autant que possible, les individus, parce que, si l'homme, considéré isolément, était prisé peu de chose dans les sociétés antiques, il est prisé beaucoup dans les sociétés modernes. Une transaction est donc indispensable entre ce qui est et ce qui est à faire. Heureusement qu'il est facile de ménager une transition et d'arriver à un résultat favorable, sans trop sacrifier les intérêts de la réforme d'une part, et les intérêts existants d'autre part. Il est possible, en effet, de circonscrire la colonisation dans de plus justes limites, et de se fixer sur quatre points principaux sans bouleversement et sans perturbation. Ces quatre


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