Essai sur la question coloniale à la Guyane française

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— 114 — tions qui ne sont faites que pour des peuples mûrs, ayant une civilisation avancée, qui comprennent le sol sur lequel ils vivent et qui désirent s'y fixer d'une manière permanente. Avoir appliqué le système représentatif à cette colonie, c'est avoir donné une âme pour un corps qui n'existe pas. Il faut donc constituer ce corps, et c'est à celui qui a créé l'âme à le créer aussi. C'est là la mission du pouvoir métropolitain ; c'est à lui à prendre l'initiative et à communiquer une direction utile à la colonisation. Que le pouvoir central consulte les gens de la localité, rien de mieux; il le doit même pour s'éclairer; que même, dans des colonies qui, sans vivre de leur propre vie, sans constituer un état indépendant, forment cependant des sociétés complètes et régulières et peuvent se suffire à elles-mêmes, on confie une partie du pouvoir aux habitants du pays, cela se conçoit : ce sont de véritables petits États qui comprennent fort bien leurs intérêts, qui ont une nationalité, et qui, comme à la Guyane, ne se composent pas, en grande partie, d'une population purement flottante et sans aucune racine dans le sol. Ainsi, de pareilles institutions peuvent convenir à la Martinique, à la Guadeloupe et à


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