Essai sur la question coloniale à la Guyane française

Page 124

— 112 —

comprend la portion commerçante, proprement dite, qui n'a aucune racine clans le pays, et la portion industrielle, qui, quoique possédant des immeubles, ne considère l'exploitation rurale que comme une industrie n'emportant avec elle ni fixité, ni stabilité. Tous vivent au jour le jour et sans songer au lendemain, avec cette différence cependant que, si les premiers ne se préoccupent pas de l'avenir, c'est par ignorance et parce qu ils ne comprennent pas le péril de la situation; tandis que, si les seconds n'en prennent nul souci, c'est parce que leur intérêt est tout actuel et ne les pousse pas à jeter leur regard en dehors du présent. Cela se conçoit quant à ces derniers; pour la plupart, en effet, ils ne sont pas nés sur cette terre que, dans leur pensée, ils n'habiteront qu'en passant; car, comme ils ne jugent pas quelle offre des garanties de durée et qu'elle soit dans des conditions viables, ils ne veulent ni y vivre ni y mourir, et reculent devant toute idée de poser dans le pays les bases d'un domicile définitif pour eux, leurs familles et leurs descendants 1. Ainsi les uns dorIl n'est pas une famille, dans cette partie de la population, qui ne fasse tous ses efforts pour pousser les siens en dehors de la voie 1


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.