Essai sur la question coloniale à la Guyane française

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— 102 — ment sur tous les points, et que, tout aussi facilement, on puisse venir à lui. La religion est le pain de la misère; c'est la manne du pauvre; et le prêtre, s'il comprend bien sa mission, sera son dieu sur la terre, en même temps qu'il sera l'instrument le plus efficace de la civilisation. Mais l'œuvre de la moralisation est fort difficile à la Guyane, pour ne pas dire impossible ; car, sur quel point placer les missionnaires dans les divers quartiers où la population n'est nullement agglomérée? Prenons Approuague pour exemple. On a établi dans ce quartier, au confluent des deux rivières de Courouay et d'Approuague, une caserne, une chapelle et un presbytère. Ce point serait parfaitement choisi comme centre, si la colonisation se déroulait régulièrement et sans interruption le long de ces cours d'eau. Mais il n'en est pas ainsi ; le bourg, dans le lieu où il est, se trouve jeté, comme un ilot, au milieu d'une vaste mer de marécages, et le prêtre, comme tous ceux qui l'habitent, ne peut, faire un pas. Ils n'ont pour se mouvoir que la rivière, et pour se rendre d'un lieu à un autre, il faut attendre la marée, avoir tout un attirail avec soi, bateau, canotiers, etc., etc. Comment, en pareil cas, le


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