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LA GUYANE FRANÇAISE ET L'ANCIEN CONTESTÉ FRANCO-BRÉSILIEN
leur patron pour travailler à leur compte. Celui-ci n'a plus qu'un moyen de
sauver sa mise en leur vendant le plus cher
possible
les vivres qu'il a apportés, bien heureux encore quand ces n'ont pas été gaspillés pendant la route. En
vivres
dehors des obstacles
naturels à vaincre, on voit qu'il faut, en outre, être bien trempé et avoir un certain courage pour mener à bien une expédition de ce genre. Dans le deuxième cas, les choses sont simplifiées, le partage se fait à part égale tous les soirs: seulement, le chef prélève quelquefois des appointements en plus. Ces
deux
systèmes
d'association
se pratiquent même dans la
Guyane ; mais le plus souvent, surtout dans les placées réguliers, les ouvriers ont des livrets où sont inscrites toutes les conditions de leur engagement et le solde de leur compte. Au bourg actuel de Carsevenne, la journée d'un manœuvre non nourri, se paie 5 francs et celle d'un ouvrier d'art 10 francs. Quoique ces prix tendent à baisser de plus en plus, une grande Compagnie qui voudrait fonder une grande entreprise quelconque à la Guyane comme au Contesté, devrait songer, avant tout, a se munir de travailleurs
: Kroumans,
Annamites
ou Javanais,
ne
parlant pas la langue du pays, afin qu'ils ne puissent être détournés par les chercheurs
d'or.
Les criques les plus riches, Tamba. Laurens. et leurs branches, Onemarck, Sannemougon, Brousseau furent d'abord exploitées. Presque toutes ces criques étaient d'un travail facile ; il y avait peu ou point
de
terre végétale- stérile au-dessus de
la couche
riche. Les racines des arbrisseaux, des fougères et des palmiers nains, contenaient
de
l'or ;
aussi,
tout passait
au lavage dans
l'instrument. Généralement,
la profondeur
ou
épaisseur de la couche
d'or
alluvionnaire, varie avec les lieux, l'importance et la pente des criques. La crique
Onemarck, Grand Crique
Tamba. présentaient,
et
le
bas
de
la
crique
recouvrant la couche de gravier quartzeux
riche, une épaisseur de terre végétale de 2 à 0 pieds (le déblai) qu'il fallait, après avoir coupé les arbres, déblayer et rejeter sur les cotés, pour pouvoir laver la couche
riche sous-jacente. Cette