Les richesses de la Guyane Française et de l'ancien contesté franco-brésilien : 11 ans d'exploration

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LA GUYANE FRANÇAISE ET L'ANCIEN CONTESTÉ FRANCO-BRÉSILIEN

capture harponnée, ou la tête à moitié tranchée par un coup de sabre, auprès de leurs camarades de leur embarcation, des femmes et des jeunes filles souvent qui assistent impassibles à cette lutte inconnue de nos cirques et des habitués de nos sports. La grande saison sèche, d'août à fin novembre, est une époque de disette pour les poissons,

qui se retirent alors dans les petits

cours d'eaux sous le couvert de la forêt vierge ou dans les bassins profonds des rivières, ne communiquant

entre eux, le plus

souvent, que par un mince filet d'eau ruisselant sur des cailloux. En ce moment, les gros poissons habitant ces bassins sont tellement voraces, qu'il est dangereux de plonger sa main dans

l'eau

le long d'une embarcation. Il suffit de jeter un hameçon amorcé de viande au bout d'une

corde, pour le retirer aussitôt avec un

Aymara, une Haie, ou une Anguille tremblante (Gymnote électrique), dont

la décharge électrique

peut étourdir et renverser un

homme robuste. A propos des Haies d'eau douce, famille des Trygon, dont les piquants situés au-dessus de la hase de la queue, sont si dangereux que leur piqûre

donne le plus souvent la mort. Certaines

tribus et certains auteurs croient qu'elles ne sont pas bonnes à manger. Elles sont tout au contraire excellentes. Il faut les échau der et les dépouiller de leur peau visqueuse avant de les préparer, soit au beurre noir, soit en pimentade. Bien souvent,

dans

les campements, sur les bancs de sable du haut Maroni, j'en ai tué d'énormes, de près d'un mètre de diamètre. Il suffit de leur appliquer un violent coup de tacari (perche qui sert à pousser le canot) entre les deux yeux,

pour les tuer, quand

nent immobiles, à plat, sur les bas-fonds

ne les mange pas, on les tue toujours comme gereux. Les Indiens font

elles se tien-

sablonneux. Quand on des ennemis dan-

avec leurs piquants à double

tranchant

à fines dents de scie, des pointes de flèches qu'ils empoisonnent au curare,

ce

poison

stupéfiant

qui

paralyse spontanément

la

victime qui en est atteinte dans le sang. Si l'Européen admire quelquefois l'Indien pour son adresse et son courage, il n'en est pas moins payé de retour,

quand, au


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