Les richesses de la Guyane Française et de l'ancien contesté franco-brésilien : 11 ans d'exploration

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LA GUYANE FRANÇAISE ET L'ANCIEN CONTESTÉ FRANCO-BRÉSILIEN

font les nègres Boschs et Bonis et les Indiens

avec des

chiens

dressés à cet effet sur le Maroni et ses grands affluents. Deux hommes sont

dans une pirogue descendant lentement et

sans bruit le courant d'une rivière, en longeant l'une

des rives.

Deux ou trois chiens se tiennent à l'avant de l'embarcation, debout, le nez en l'air, humant les odeurs ou écoutant les bruits qui

leur

arrivent de la forêt. Soudain, ils aspirent l'air fortement, comme pour avertir les chasseurs, s'élancent à l'eau, nagent vers la rive et disparaissent dans les fourrés. Un des deux hommes saisit doucement

une branche qui pend vers l'eau ; la pirogue s'arrête, et

tous les deux attendent et écoutent. Ils n'attendent pas longtemps. Les chiens donnent

de la voix

en aval ou en amont ; vite,

les

pagaïes ploient en s'enfoneanl dans le courant et la pirogue s'élance et s'écarte de la rive, suivant autant que possible sur la rivière, une direction parallèle à celle suivie par la chasse dans le bois. A ce moment, les chasseurs savent, d'après l'allure et l'aboiement de leurs chiens, à quelle espèce de gibier ils ont affaire. Les chiens se rapprochent. Attention ! Comme une flèche, un Daim de la r i v e , et plonge

s'élance

dans les eaux du fleuve où il disparait un

moment, nageant sous l'eau, pour dépister les chiens qui arrivent un à un et sautent à l'eau derrière lui. Les hommes de la pirogue debout, la pagaïe à la main,

l'apparition sur l'eau

attendent

du

fugitif, qui ne tarde pas à venir respirer. Sa tète apparaît, là-bas, à trente ou quarante mètres environ de la rive. Les chiens 1

distancés, déroutés le plus souvent ; les chasseurs.

La pirogue s'élance

sont

mais alors, entrent en scène de nouveau, sous

l'effort

des

pagaïes, savamment dirigée, de façon à couper la route au daim, surtout à l'empêcher de gagner la rive opposée

ou un bas-fond où

il pourrait les distancer par des bonds prodigieux. Sur le d'être atteint, l'animal replonge ; mais il se fatigue vite et entre les chiens et le canot, il est bientôt à bout de force.

point pris 11 se

laisse prendre par un nœud coulant de liane qu'un des canotiers lui passe habilement autour du cou. Maintenu contre le bord du canot, il ne reste plus qu'à l'égorger ou lui envoyer une balle. Quand les chasseurs ont affaire à un Tapir, à un Agouti ou à un Pac, animaux qui nagent et plongent comme des Loutres, le canot se tient à peu de distance de la rive en suivant la chasse et l'un des


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