COLONIES PÉNALES, ETC.
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nouveaux arrivants. L'âge, le caractère et l'aptitude de chacun sont, autant que possible, constatés. Ceux qui ont reçu une éducation professionnelle sont réservés pour les ateliers de l'État, avec un certain nombre de simples manœuvres. La plupart des condamnés sont distribués entre les planteurs en qualité d'engagés
(assignée
servants).
désespère, sont relégués de l'île
Les
plus
dépravés,
dans les établissements
ceux dont
on
disciplinaires
de Norfolk, de la baie de Moreton, et de la presqu'île
de Tasman. Les gentlemen convicts, nom par lequel on désigne les individus qui appartiennent aux classes supérieures ou moyennes, ont s o u vent embarrassé l'administration des colonies anglaises; leur ignorance de tout art mécanique, leur inaptitude aux travaux ordinaires de l'agriculture, en ont fait souvent des inutilités. D'abord, on a voulu les transformer en bergers; ils ont bientôt secoué le joug de cette position intime. Sous le prétexte d'économie administrative, on reçoit les gentlemen,
commis dans les emplois
publics; les familles contient à ces hommes corrompus l'éducation de leurs enfants: grand nombre ont un crédit ouvert chez les banquiers du p a y s ; l'or leur arrive de la métropole; ils achètent le confortable de la vie, et forment une société intermédiaire qui r e jette sur la classe intime des condamnés le mépris que les colons libres versent sur eux. Le convict qui est prêté au colon est nourri, logé et vêtu par son maître. C'est là le cas de dire que ce sort est plus enviable que celui des deux tiers des artisans de la mère patrie. Après huit années, si aucune plainte ne s'est élevée contre lui, il obtient l'émancipation ou l'autorisation de travailler pour son compte. Telle est la pire condition qu'ait à redouter un déporté qui, pendant quelques années, a su dominer ses p e n c h a n t s ; et c'est par une pareille perspective, s'écrie l'historien
de Botany-Bay, que l'on
espère ramener à l'observation des lois la portion de la population réduite à chercher ses moyens de subsistance dans un travail pénible et sans relâche ! N'est-ce pas une dérision que la qualification de pénal donnée à un pareil système? Laissons les colonies pénales, jetons un regard sur les prisons