COLONIES P É N A L E S ,
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femmes déportées, et qui, à la faveur d'une position privilégiée, avaient monopolisé dans leurs mains le commerce du r h u m . Dans une société qui n'eut pas de temple ni de Dieu pendant plus de dix ans, l'ivrognerie régnait en souveraine, et les meneurs de cette orgie permanente étaient les propres agents du pouvoir. On lit dans l'histoire de Botany-Bay, écrite par M. de la Pilorgerie, ouvrage auquel on accorde unanimement un juste renom de véracité, qu'un chef des constables, dont les fonctions étaient de protéger l'ordre et les moeurs, avait établi sur une place publique un comptoir où il débitait du matin au soir des liqueurs s p i r i tueuses en concurrence avec le geôlier de la prison, qui avait adossé son établissement au mur de la maison de force.
« Les vols de grand chemin, a dit le même historien, étaient devenus si fréquents, que le gouvernement se vit obligé de r e courir aux mesures les plus sévères.
Sans les émigrants,
les
colonies pénales d'Angleterre ne pouvaient se soutenir; et m a i n tenant même que le condamné est donné à l'homme libre à la