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LIVRE CINQUIÈME
régions désertes et qui n'avait habité que l'île de Cayenne, le
Directoire
s'arrêta
au dernier ; la
porta
Décade
à
J e a n n e t de nouvelles injonctions, en vertu desquelles on prépara à la hâte l'installation de Conanama.
Lorsque
Burnel partit de France pour remplacer Jeannet-Oudin, il avait
pour
instructions
spéciales de « savoir
ce que
devenait l'établissement de Conanama et de le faire continuer. » Jusque-là,
cependant, le Directoire ignorait les con-
séquences de son choix, et l'on ne pouvait lui reprocher qu'une certaine obstination, provenant et du désir naturel au pouvoir central de ne pas laisser trop d'initiative à ses agents et de cette disposition en vertu de ajoute plus volontiers
laquelle
créance aux conseillers qu'on
sous la main, qu'à ceux qui sont
on a
loin et qui doivent l'o-
béissance. Le 14 décembre 1798, on lisait dans le Moniteur : « C'est dans les lieux les plus sains et les plus fertiles que les déportés ont été placés : ils habitent la
rivière
Daniel
de
Conanama.»
Lescallier,
Suivait,
l'informateur
les bords de
d'après l'ouvrage de officiel du
Directoire,
une séduisante description de la vie plantureuse qu'il était loisible de mener dans un pays « où abondaient la volaille, le gibier, les bestiaux, le poisson, etc. - Quelques j o u r s après la publication de cet article, la Bayonnaise arrivait de Cayenne et, par elle, le Directoire recevait les rapports de son agent. Burnel écrivait : « J e ne sçais rien encore sur la situation actuelle des déportés; j'apprends seulement que l'affreux (sic) choix que l'on a fait du lieu où ils sont, contrarie bien le vœu du gouvernement dont les intérêts sont que les gens qu'ils déportent (sic) vivent et soient gardés. J e vais suivre ce qu'a déjà commencé mon pré décesseur, afin lois. »
d'allier l'humanité avec
l'exécution
des