La terreur sous le directoire

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LE DIX-HUIT

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BRUMAIRE

V

Avant de nous séparer de tous ces hommes sur lesquels s'acharna la politique fructidorienne, il n'est pas sans intérêt d'indiquer sommairement

la destinée ultérieure de

quelques-uns d'entr'eux. De tous les personnages politiques que le Directoire déporta à la Guyane sous prétexte de royalisme, trois seulement, dans le reste de leur vie, demeurèrent exclusivement fidèles à cette cause : Pichegru, Willot et Delarue. On connaît le sort de P i c h e g r u : interné au Temple à la suite de la conspiration de Georges Cadoudal, il s'y suicida. Pendant toute la durée de l'empire, Willot habita l'Angleterre et l'Amérique: sous la seconde Restauration, il fut nommé gouverneur de la Corse et mourut en 1823. Delarue, tenu à l'écart et même en surveillance par Napoléon, obtint plus tard la place de Conservateur des Archives Nationales : il périt malheureusement le 1

er

août 1830.

Les autres, par la facilité avec laquelle ils se prêtèrent à plusieurs régimes,

montrèrent que leurs

préférences

politiques n'étaient ni exigeantes ni exclusives.

Ramel,

nommé général par l'Empire, fut assassiné à Toulouse, le 15 août 1815, en voulant réprimer une émeute de Verdets. Barthélémy accepta sans hésitation de Bonaparte un fauteuil de sénateur; Louis X V I I I le nomma pair de France et marquis, il mourut le 5 avril 1830 à l'âge de quatre-vingts ans. Laffon de Ladébat, suspect à l'empereur, ne rencontra pas davantage la faveur des B o u r b o n s ; il mourut à B o r deaux le 14 octobre 1 8 2 9 ; il avait quatre-vingt-trois ans. Dossonville, qui avait servi la police du Comité de salut public, ne refusa son concours ni à celle du premier Consul,


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