La terreur sous le directoire

Page 157

390

LIVRE SEPTIÈME

monie au Te Deum que l'on chante à la métropole de Milan. » On lit en effet dans le bulletin de l'année de réserve : « Le premier Consul a été reçu à la porte par tout le clergé, conduit dans le chœur sur une estrade préparée à cet effet, et celle sur laquelle on avait coutume de recevoir les consuls et premiers magistrats de l'empire d'Occident. Ce respect pour l'autel est une époque mémo-

rable qui fera impression sur les peuples d'Italie et plus d'amis à la République. L'allégresse était partout à son comble. » Ce serait fatiguer le lecteur que de raconter les rapides volte-faces de Fouché ; telle circulaire (16 juin 1800) dont le ton attendri, semble un écho empressé du discours de Milan ; le même homme traitant comme écrits séditieux les feuilles imprimées de ce discours que Bonaparte expédiait en France, comme naguère, avant fructidor, il y avait fait distribuer d'office les adresses factieuses de son armée ; les exemplaires supprimés par ordre du ministre de la police, les prêtres qui le lisaient en chaire mis en arrestation; les préfets blâmés de leur tolérance. Il y eut des prêtres qui, sur la foi de la prétendue liberté des cultes ou de la généreuse circulaire du 10 juin, s'étaient cru le droit, exilés, de rentrer en France; cachés, de se montrer et de jouir publiquement des droits civiques: Fouché donna l'ordre de les arrêter et de les conduire aux frontières, ou, s'ils étaient infirmes, de les mettre en réclusion. Telle était la jurisprudence que, par sa circulaire du 21 août 1800, Fouché prétendait établir. 1

« Que les temples de toutes les religions soient désormais ouverts; que toutes les consciences soient libres ; que tous les cultes soient également respectés. . . Depuis le 18 brumaire, nous sommes devenus un peuple de frères ; les factions ont disparu, les haines sont éteintes etc. » F 7701. 1

7


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.