La terreur sous le directoire

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LIVRE

SEPTIÈME

La majeure partie des mises en liberté eut lieu dans les premiers mois de l'année 1800. Comme ils avaient été déportés en masse, les Belges furent rapatriés de même. Pour les prêtres français, Fouché y regarda de plus près. Il examinait les dossiers, consultait les administrations municipales, n'accordait le plus souvent que des mises en surveillance et dans des villes autres que celles où les prêtres qui en bénéficiaient avaient habité. Tandis qu'il laissait voyager de ville en ville maint ecclésiastique qui s'était évadé, il en faisait poursuivre d'autres (Quesne, du Puy-de-Dôme) qui vivaient paisiblement dans l'ile en dehors de la citadelle avec le consentement tacite de L'administration locale. Ainsi, tantôt c'étaient des laveurs faciles, inespérées, tantôt des rigueurs sans motif et des précautions d'homme de police. Au mois de juin 1800, une lettre écrite par un prêtre de Savoie (Barras) dit que, de tous les déportés de son département, il ne reste plus à la citadelle que l'abbé Gellon et lui; il ajoute que, sur mille détenus, on n'en compte plus que cent quarante, les autres ayant obtenu des arrêtés de mise en liberté ou s'étant évadés. Ces chiffres, à notre avis, doivent être à peu près exacts, bien que nous n'en possédions pas la preuve officielle III La mise en liberté de ces prêtres n'entraînait pas pour eux le libre exercice du ministère. Par une circulaire du 22 avril 1800. Fouché déclarait expressément que les lois François Molin : Souvenirs de la persécution soufferte par le clergé du diocèse de Manrienne pendant la période révolutionnaire de 1791 à 1802. p. 227. — J . p. Fleury, qui force un peu les chiffres, arrive à peu près à la même conclusion (op. cit., 391.) 1


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