La terreur sous le directoire

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LIVRE

SEPTIÈME

lois, soit par arrêtés du Directoire exécutif. Ces tableaux affluèrent au ministère de la police ; on en retrouve un grand nombre aux Archives Nationales. Mais, pour être officiels, ces documents n'en sont pas plus exacts. Dans ces documents considérables par leur étendue, on ne constate le plus souvent que l'ignorance presque absolue dans laquelle se trouvaient la grande majorité des préfets relativement à toutes ces opérations, le désordre qui régnait dans leurs bureaux, ou, pour mieux dire, la honteuse insouciance avec laquelle avaient été accomplis ces actes si nombreux d'arbitraire, comme si, le mauvais coup accompli, on s'était empressé d'en effacer les traces . 1

Nous avons vu que, dès le 30 décembre, le Premier Consul avait exigé de certains prêtres qu'il conseillait à mettre en liberté une promesse de fidélité à la Constitution. Quelques jours après, un arrêté des consuls généralisa cette mesure et substitua ce nouveau serment à tous ceux qui avaient eu cours jusque-là (10 janvier 1800). La « promesse de fidélité » devint pour les prêtres une nouvelle occasion de désaccords entr'eux et de tracasseries administratives. Les uns, considérant toutes les lois révolutionnaires qui avaient blessé la conscience catholique, spolié l'Eglise, organisé la persécution contre ses institutions et contre ses membres, ne se décidaient pas à Les administrations centrales et bientôt les préfets envoient tantôt plus, tantôt moins qu'on leur demande; ils évoquent la déportation de 1792 sur laquelle ils ne sont pas interrogés, et omettent celle de 17971799 ; ou bien ils donnent celle-ci (c'est le plus petit nombre), mais ils indiquent les déportables plutôt que les déportés. Les listes les moins inexactes renferment encore bien des erreurs. 1


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