La terreur sous le directoire

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L'ÎLE DE R É E T L'ÎLE D'OLÉRON

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avoir pour soi la vérité et la justice, et la persécution passée comme la persécution présente justifiaient ou excusaient l'ardeur de convictions qui ne voulaient pas admettre de compromis. Les prêtres qui avaient séjourné dans les prisons de Rochefort connaissaient par expérience et ces divisions et le moyen de les prévenir ou de les atténuer. En existaitil un autre que le développement de l'esprit de charité et de foi par des exercices communs de piété ? Ils se gardèrent néanmoins de recommander ou de tenter un système général de vie; ils y eussent échoué, soit parce qu'ils n'avaient aucun droit positif de juridiction sur leurs confrères, soit à cause de la résistance que rencontrent les meilleures choses lorsqu'elles paraissent imposées. Ils se bornèrent à prêcher d'exemple et commencèrent des exercices dans leurs chambrées. Mutel, dont nous avons déjà constaté l'heureuse influence à Rochefort et qui y avait rempli les fonctions de délégué de l'évêque de la Rochelle ; l'abbé Guillet, Savoisien ; un futur grand-vicaire de Lyon, Cholleton, s'unirent dans cette bonne œuvre. dont les prêtres savoisiens paraissent avoir eu l'honorable initiative. « Nous avons l'avantage, écrivaient-ils (7 janvier 1799), de faire en commun tous nos exercices de religion, sans aucune exception, comme nous les ferions dans une maison religieuse : nous avons même chaque jour dans la chambre que nous habitons une conférence sur des objets de morale et sur la Sainte-Écriture... Nous profitons de ce lieu de retraite pour nous pénétrer de plus en plus de nos devoirs, attendant avec une humble soumission ce qu'il plaira à la divine providence de déterminer de notre sort ... » L'exemple propagea ces pieux exercices; 1

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Lettres de quelques prêtres de Savoie.


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