A
L'ILE
DU DIABLE
203
Le 11 j u i n , il accuse réception de la Revue Deux-Mondes, Rose.
Il
de la Revue de Paris
demande
quelques
des
et de la Revue
romans
de
lecture
facile. Ce qui l'énervé le plus d a n s son exil, c'est de n e pouvoir agir p o u r la r e c h e r c h e de l'inconnu qu'il accuse d'être coupable du crime qu'il expie. Il le dit le 15 j u i n : « Je sens en moi une telle fièvre de combat, une telle puissance d'énergie pour déchirer le voile impénétrable qui pèse sur moi, entoure encore toute cette affaire, que je veux toujours vous les passer, quoique je sente très bien que votre sentiment à tous est le même. C'est un débordement inutile, je le sais aussi ; mais tu sais non moins bien que toutes mes sensations sont violentes et profondes... J e vis concentré en moi-même, je ne vois ni n'entends plus rien. Mon cerveau seul vit encore, et toutes mes pensées sont concentrées sur toi, sur nos chers enfants, dans l'attente de mon honneur rendu. Pour le moment, nous devons écarter de nous toute pensée affaiblissante, les yeux uniquement fixés sur le but ; notre honneur. Quand celui-ci me sera rendu et que je connaîtrai les termes d'un problème insoluble pour moi, je comprendrai peut-être cette énigme qui déroute ma raison, qui laisse mon cerveau haletant. »