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A L'ILE Du DIABLE
tion me demanda de p r o u v e r que j'étais b i e n réellement
accrédité
par la f a m i l l e d u condamné pour me
mêler a i n s i de c h o s e s qui n e m e regardaient p a s . « C'est a l o r s q u e j ' o b t i n s p a r l e t t r e u n p o u v o i r d e Mme L u c i e D r e y f u s . » Voici c o p i e d e la l e t t r e e n q u e s t i o n : 6 juin 1895 Monsieur Dufourg, industriel à Cayenne. « J e vous prie de vouloir bien vous charger de faire auprès de l'administration
pénitentiaire les
démarches
nécessaires pour obtenir de vous mettre en c o n m u n i c a tion par lettre ouverte avec mon mari, M. Alfred Dreyfus, et de lui procurer tout ce que la loi et l'humanité permettent de faire. « Je compte sur votre dévouement et votre grande bonté, monsieur, pour adoucir autant qu'il se peut le sort de mon malheureux mari. « J e vous remercie de tout mon cœur de l'effort que vous avez, tenté sitôt après notre demande et vous suis extrêmement reconnaissante de la mission pénible que vous voulez bien accepter de remplir. « Encore une fois, monsieur, je vous adresse mes plus profonds remerciements et l'assurance de ma considération la plus distinguée. » L. D r e y f u s , 53, rue de Châteaudun.