Essai sur l'Histoire naturelle de l'isle de Saint-Domingue

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DE S A I N T - D O M I N G U E . 45 ment qu'ils s'en nourriffent. Ils tirent plus de parti du c o t o n , qui leur fert à garnir les endroits où ils font leurs nichées. C e t t e perte qu'ils occafionnent eft de peu de valeur. A u refte , c'eft un tribut qu'il faut payer à la natur e ; cette mere commune travaille pour tous fes enfans, q u i , au lieu de s'entre-aider & de partager fes bienfaits relativement à leurs befoins, ne font occupés qu'à fe dévorer les uns les autres. A R T I C L E

IX.

Manufactures qu'on pourrait introduire dans la partie françoife de Saint-Domingue. L'on cultive dans l'Inde des v é g é t a u x qui paroiffent affurer à l ' A m é r i q u e , par l'analogie du c l i m a t , des fuccès certains. 1°. L ' o n pourroit établir des manufactures de cochenille dans plufieurs quartiers, dont l e fol aride fe refufe à toute forte de culture. Elles enrichiroient en peu de temps une foule d'habitans. L e Môle S. Nicolas, par exemple , dont le fonds eft des plus ingrats , pourroit bientôt égaler les autres quartiers en o p u lence. D é v e l o p p o n s ces idées , qui ne font pas neuves à la v é r i t é , mais qu'on ne fauroit rappeller trop fouvent à une Nation induftrieufe & active. O n fait que la cochenille n'eft autre chofe qu'un infecte qui fe fixe fur une plante nommée vulgairement raquette. N o u s poffédons ce précieux infecte ; on le t r o u v e par-tout fur les v é g é t a u x dont les feuilles ou les fruits font un peu acides : l'orme , l'oranger , le citronnier, la v i g n e , le franchipanier, l'ana-


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