Essai sur l'Histoire naturelle de l'isle de Saint-Domingue

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32 ESSAI SUR L'HISTOIRE NATURELLE aucune nourriture. Les montagnes étant plus fraîches , & confervant mieux l'humidité que les plaines, font les terreins qui conviennent le mieux pour y établir une caféyère ; on doit référer ceux qui font en pente , parce que l'eau qui féjourneroit au pied de l'arbre le pourriroit : lorfque le terrein a été jugé convenable , on abat les arbres qui le c o u v r e n t , on les brûle, & lorfque la place a été bien nettoyée , on y trace la nouvelle plantation. Il eft affez difficile d'établir des regles précifes fur la diftance qu'on doit mettre entre les plantes ; elle doit varier fuivant la nature du fol & l'expofition du terrein. C o m m u n é ment les caféyers fe plantent en quinconce à 8 pieds les uns des autres ; les trous fe font au louchet ou à la h o u e , on jette dans c h a que trou deux ou trois graines nouvellement cueillies, & environnées de leur pulpe , & on les couvre de terre. A u bout de huit ou dix jours l'on, voit fortir de terre une tige délicate , qui porte au fommet les deux lobes de la f é v e , & qui fe divife peu de temps après en deux feuilles oppofées ; la tige pouffe de fon centre en grandiffant deux autres feuilles , & ainfi de fuite ; on ne laiffe qu'une tige dans chaque trou , on arrache les autres en farclant ; on a foin de ne laiffer croître aucune herbe aux pieds des jeunes plantes : on p e u t planter dans l'intervalle qui les fépare du m a ï s , du petit mil o u des légumes ; le maïs convient m i e u x , parce qu'il s'élève promptem e n t , & qu'il conferve l'humidité de la t e r r e , fi néceffaire aux jeunes caféyers.

p

Abandonné à lui - même cet arbre

croît jufqu'à


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